La nouvelle est tombée il y a quelques heures : Gillian Tans quitte son poste de Présidente Exécutive et Directrice Générale de Booking.com, sans préavis. Elle devient Présidente non-exécutive, un poste qui n’existait pas ce matin même. Ceci veut dire qu’elle ne travaille plus dans l’entreprise qu’elle avait rejointe en 2002.
C’est l’actuel big boss (Président Exécutif et Directeur Général de Booking Holdings) du groupe, Glenn Fogel, qui devient Président Exécutif et Directeur Général de Booking.com.
Aucune raison n’a été officiellement annoncée. Gillian Tans est en pleine forme et a 48 ans, un âge qui ne justifie pas la retraite.
Une nouvelle si abrupte et sans préavis laisse souvent présager des « problèmes ». On se souvient du départ précipité de Darren Huston, contraint de démissionner en 2016.
Du côté de Skift, on évoque des divergences entre le patron de Booking Holdings, la maison mère et la désormais ex-patronne de Booking.com, la locomotive du groupe, quant aux orientations pour les 5 ans à venir.
Du côté de The Information, un article de mai 2019 explique les tensions internes et challenges auxquels les différentes filiales et particulièrement Booking.com sont confrontées, notamment le ralentissement de la croissance conduisant même à une mini-régression au 1er trimestre 2019, attribuée par le groupe à des problématiques de valeur du dollar.
Reconnue par une multitude de classement internationaux comme un des femmes qui compte dans le tourisme et l’économie et sujet de dizaines d’articles, on peut dire que Booking.com n’en serait pas là sans Gillian.
Quels que soient les sentiments que l’on puisse avoir à propos de Booking.com, il faut admettre que la startup devenue leader mondial de la réservation d’hôtel mérite qu’on reconnaisse à ses dirigeants le rôle essentiel qu’ils et elles ont eu.
Félicitations Gillian !
On peut également féliciter Gillian Tans pour son engagement inconditionnel pour la place des femmes dans la technologie et dans le monde du web.
La boule de cristal ne dit rien et à moins d’assister aux conseils d’administration du groupe, il est impossible à ce stade de connaître la stratégie du groupe sur les prochains mois et années.
Néanmoins, il semble que Glenn Fogel soit partisan d’une synergie plus importante entre les différentes marques du groupe dans un contexte où les concurrents comme Airbnb, Google ou Amazon ont les dents qui rayent le parquet sur plusieurs étages, sans oublier le jeune Oyo Hôtels élevé aux stéroïdes qui pour le coup a une ambition démesurée et des ressources financières quasi illimitées.
Côté acquisition, il ne reste plus grand monde à acheter dans le monde du tourisme. Quand on regarde les acquisitions du groupe, on se rend compte qu’ils aiment les comparateurs chez Booking Holdings : Kayak en 2013 puis Momondo et Mundi en 2017 puis HotelsCombined en 2018.
Depuis 17 ans, Gillian a été un élément moteur et sans doute vital de Booking.com. L’après Gillian commence aujourd’hui.
Il n’y a pourtant pas de raison de se réjouir côté hôteliers : Booking.com va continuer à dominer la réservation hôtelière pendant un certain temps.
Article publié sur : www.tendancehotellerie.fr
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