Créée en 2015, la startup Blue Valet propose un service de voituriers dans les aéroports et les gares. Touchée de plein fouet par la crise économique et sanitaire qui traverse la France, elle considère néanmoins que sa croissance n’est que partie remise. Retour sur les explications de Hugo Ricard, co-fondateur de la société, lors d’un webinar donné il y a quelques jours.
« En 10 jours, nous sommes passés d’un chiffre d’affaires de 100% à 0%. Il a fallu réagir vite », a confié Hugo Ricard lors d’un webinar organisé par Le Wagon il y a quelques jours. Il faut dire que la startup créée il y a 5 ans par deux frères bordelais est durement touchée par la crise. Au début de l’arrivée de l’épidémie dans l’Hexagone, la startup était pourtant au début d’une levée de fonds de série B (deuxième levée de fonds qui vise à accélérer la startup) d’un montant de 12 millions d’euros. Si la jeune pousse reste solide financièrement grâce à sa présence dans 4 pays européens (France, Belgique, Espagne, Portugal), cette rentrée d’argent aurait pu être un coup de pouce. Malgré le contexte actuel, le co-fondateur reste optimiste. Ou plutôt pessimiste, pour ne pas avoir de mauvaises surprises : « Nous nous préparons au pire. Cela permet d’être prêts en cas de coup dur. Et si cela se passe mieux que prévu, ce ne sera que du bonus ».
« En tant que startup du Tourisme, nous avons été impacté très tôt par l’épidémie du COVID-19 », a détaillé Hugo Ricard. Dès février, l’activité commence à baisser. Les voyageurs, prudents, remettent leur voyage à plus tard et les aéroports et les gares se vident. Fin février, le co-fondateur reçoit un appel d’un actionnaire qui lui dit de préparer un plan de crise. Le lendemain, l’équipe de Blue Valet se retrouve pour réfléchir aux moyens de la traverser. « Très sincèrement, nous ne nous rendions pas encore compte de l’impact qu’allait avoir le virus », a confié Hugo Ricard. L’impact, en effet, a été brutal. 15 jours plus tard, la société est en chômage partiel, les embauches et les dépenses sont gelées et la levée de fonds en suspens. L’activité continue quelques jours pour laisser la possibilité aux Français de récupérer leur véhicule et de rentrer chez eux. Mais ensuite, il faut fermer le service de voiturier.
Selon le co-fondateur, la startup n’aurait pas survécu sans les aides de l’Etat et sans ses partenaires, bancaires notamment, qui continuent à lui faire confiance. La crise actuelle ne fait que remettre les festivités à plus tard et Hugo Ricard se veut confiant pour les années à venir : « Nous avons prévu un plan de crise sur 6 mois. Notre levée de fonds se réalisera probablement avec 9 à 12 mois de retard. Mais en avril 2021, nous aurons retrouvé notre activité d’avant la crise ». La startup espère connaître une super croissance en février 2021, après que les vols internationaux aient repris. « Cet été, nous prévoyons d’avoir surtout des clients français. Les clients étrangers devraient eux revenir à la fin de l’année », a-t-il déclaré.
Pour Blue Valet, il ne s’agira pas de repartir au zéro. Selon Hugo Ricard, la crise va au contraire renforcer la société et ses équipes, plus soudées que jamais. « Nous voulons transformer ce moment difficile en opportunité. Nous discutons avec des personnes en réfléchissant à de nouvelles offres de services. Nous ne pouvons qu’en sortir plus forts », a-t-il conclu. Sur le long terme, le co-fondateur se veut confiant : suite à la reprise d’activités en Chine, les ventes de voitures ont repris de plus belle. Les Chinois craignent de prendre les transports en commun…
Article publié sur : www.tom.travel
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