Le ministère du Tourisme vient de publier un recueil de recommandations de sécurité sanitaire anti-Covid-19. Elaboré par la direction de la réglementation, ce protocole s’inscrit dans le cadre de la préparation de la reprise de l’activité touristique. Une reprise qui dépend de plusieurs variables (fin du confinement et de l’état d’urgence, ouverture des frontières…etc). En attendant, «les établissements touristiques peuvent rouvrir début juillet sous condition du respect des mesures sanitaires», confie à L’Economiste Mehdi Taleb, directeur de la réglementation au département de Nadia Fettah Alaoui. Décryptage.
■ 18 pages de recommandations inspirées du protocole de l’OMT
Le recueil de recommandations élaboré par le département du tourisme est inspiré du protocole de l’OMT. Il prévoit essentiellement le respect des règles d’hygiène et de sécurité sanitaire. Et ce, à travers le parcours des clients depuis leur accueil jusqu’à leur départ. Ainsi que le personnel des établissements touristiques. En effet, ce manuel de 18 pages, fixe les précautions et mesures d’hygiène à respecter lors de l’accueil et transfert des clients, des mesures à prendre dans l’établissement hôtelier et les précautions et les mesures de prévention dans les restaurants touristiques. Notons que ces mesures et règles doivent faire l’objet de déclinaison dans les établissements de tourisme. Organiser des sessions de formation au profit du personnel, favoriser le télétravail pour les fonctions qui ne nécessitent pas la présence sur place, limiter le nombre de clients pouvant accéder aux hôtels… figurent parmi les recommandations. Doter le personnel d’équipements de protection à usage individuel, prévoir des masques pour les clients, conformes aux normes en vigueur, et mettre en place une procédure de confinement et de désinfection en cas de (client(s) et/ ou de salarié(s)) déclaré(s) positif(s) et nécessitant une mise en quarantaine, ne sont pas en reste.
■ Les destinations concurrentes sont déjà dans l’après-Covid
Alors que nos principales destinations concurrentes (Tunisie, Espagne, Turquie, Grèce…etc) ont validé leur manuel de sécurité sanitaire (depuis des semaines) et se préparent à la réouverture de leurs frontières pour recevoir les touristes, le Maroc vient à peine d’élaborer «un recueil de recommandations en capitalisant sur les pratiques observées à l’échelle internationale et en s’alignant sur les recommandations de l’OMT». A noter que le ministère du Tourisme se penche sur la préparation d’un référentiel sanitaire approfondi dédié aux établissements touristiques. Confié au cabinet Veritas, accompagnateur du groupe Accor, le protocole sera livré courant ce mois de juin. La réalisation de cette étude aura duré 2 mois. Elle viendra appuyer les mesures prises et fera l’objet de validation des autorités sanitaires marocaines compétentes et de sessions de formation au profit du personnel des établissements touristiques. «C’est un accompagnement gratuit, offert de manière équitable au profit de tous les établissements touristiques», confie à L’Economiste Mehdi Taleb.
■ Se mettre aux normes sanitaires pour démarrer
Affirmant que «leurs établissements respectent les mesures d’hygiène et emploient depuis toujours des hygiénistes», les hôteliers veulent démarrer leur activité dans les plus brefs délais. «Ils n’ont qu’à se mettre aux normes sanitaires et reprendre… en juillet», indique Mehdi Taleb. Selon lui, «le ministère veillera au respect des règles d’hygiène et de sécurité sanitaire pour le personnel et les clients des établissements touristiques». Il ne s’agit nullement de mesures draconiennes mais de principes reconnus et exigés par l’OMT, tels «le plexiglas, le gel désinfectant, la distanciation… etc», renchérit le responsable de la réglementation. Signalons que le recueil de recommandations permettra aux professionnels de remettre de l’ordre, et assurer une reprise d’activité graduelle et progressive. «Le but étant de maîtriser le risque sanitaire dans toute la chaîne de valeurs du secteur touristique», souligne Taleb. Sont concernés par les mesures sanitaires les hôteliers, restaurateurs, agents de voyages, guides-accompagnateurs et transporteurs touristiques. «Ces opérateurs devraient faire l’objet d’un contrôle a posteriori par les autorités compétentes. Enfin, pour appuyer le déploiement de ce dispositif sanitaire, les formations du personnel et le renforcement des capacités des hôteliers sur le référentiel sanitaire devront être opérationnels d’ici le 25 juin», conclut Taleb.
■ Réouverture, qui décide?
En cas de réouverture des hôtels, il va falloir autoriser la réouverture des restaurants, cafés, bars, salles de sport et spa. Car, certains établissements d’hébergement touristique offrent les mêmes prestations que ceux-ci. A ce niveau, la décision ne relève pas uniquement des compétences du département du tourisme, mais également des ministères de l’Intérieur et de la Santé. En clair, c’est l’autorité locale, en concertation avec les responsables de la santé, et compte tenu de la situation épidémiologique, qui autorisera ou non, la reprise d’une activité. A titre d’exemple, concernant les salles de sport, Hammams et Spa des établissements hôteliers, ils devront respecter les directives qui seront mises en place par les autorités sanitaires compétentes. Avant de pouvoir ouvrir leurs établissements, les opérateurs devront informer la délégation du tourisme et les services du gouverneur. Ils doivent faire part notamment de l’évaluation consolidée effectuée via la plateforme d’auto-évaluation, une déclaration sur l’honneur de l’exactitude des informations issues de l’évaluation, et la date prévisionnelle ou confirmée de la reprise de l’activité. Un contrôle a posteriori de l’établissement sera effectué par les autorités compétentes.
■ Les restaurants touristiques
Pour reprendre leur activité, les restaurants ont appelé à réduire la capacité de la salle du restaurant et séparer les tables d’une distance adéquate (y compris pour les terrasses).Veiller au bon fonctionnement des systèmes de conditionnement d’air pour renouveler l’air plus régulièrement et favoriser l’aération naturelle des lieux quand c’est possible, s’assurer du respect de la distanciation sociale et contrôler le flux des clients, et suspendre les activités d’animation (soirées de musique, de danses, etc.) figurent parmi les recommandations de la tutelle. Les restaurateurs doivent également mettre en place des règles de sécurité sanitaire liées au Covid-19 avec le personnel (contrôle de la température) et avec les fournisseurs, veiller à former le personnel sur les bonnes pratiques d’hygiène et de sécurité contre le Covid-19, mettre des affiches de sensibilisation sur les mesures de prévention et de protection contre le Covid-19, et respecter les mesures de distanciation et les règles d’hygiène et de sécurité dans la cuisine et les différents locaux du restaurant, entre autres.
Les guides-accompagnateurs aussi
Pour les guides touristiques, les mesures de protection contre le Covid-19 doivent être mises en œuvre avant, pendant et après la prestation (visite des monuments touristiques, des musées, des sites naturels, excursions, etc.). Pour le premier volet, le guide de tourisme doit avoir à sa disposition les numéros des centres de santé et d’urgence, un kit d’hygiène (masques, gants, désinfectants, etc.), et un matériel audio adapté (ex audiophone) fourni par les agences de voyages organisatrices des circuits touristiques en vue de faciliter l’interprétation. Le guide doit également s’assurer que les clients seront munis de leurs propres masques (à renouveler chaque 4h), outre respecter les mesures barrières et la distanciation…, entre autres.
Youness SAAD ALAMI
Article publié sur : www.leconomiste.com
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